Haaa Landstalker! Ce titre représente mes plus beaux souvenirs de RPG. C’est un des premiers auquel j’ai joué (le troisième en fait après Link’s Awakening et Mystic Quest sur Game Boy) et à l’époque ses graphismes étaient une tuerie. Rendez vous compte : de la 3D isométrique sur une Megadrive! 1993 messieurs dames! J’usais mes manettes Master System 2 en ce temps là et je devais aller chez mon cousin pour profiter de ce fabuleux titre. Nostalgie oblige, me voilà donc avec mon exemplaire rétro-gaming en main à vouloir revivre les aventures de Ryle et Friday…
C’est-y pas beau ça?
Vous incarnez un « jeune » aventurier (un elfe pas loin de la centaine koi) avide de richesses qui se fait entraîner par une fée à la recherche du trésor du roi Nole. La cartouche a été traduite en français et heureusement car la spécificité narrative du jeu repose sur son ton humoristique : le héros n’hésitant pas à draguer la gueuse ou à entrer dans certains établissements apparemment peu fréquentables…rassurez vous tout reste très bon enfant et vos jeunes marmots peuvent parfaitement jouer à ce titre sans être choqués : il s’agit simplement d’une lecture à plusieurs niveaux finement orchestrée. Rajoutons à cela une bande de kidnappeurs incapables qui tentera de s’emparer de votre fée bienfaitrice tout au long de l’aventure ce qui n’est pas sans rappeler -même si largement postérieure- la Team Rocket de Pokemon…(superbe allusion pour quelqu’un qui n’a jamais dû regarder plus de cinq minutes de cet animé non?)
Il y a 20 ans les graphismes étaient époustouflants et ont très bien vieillis. L’impression de perspective m’avait vraiment tapé dans l’œil car jusque là je n’avais connu que les vues de dessus ou de côté. Imaginez la révolution! Tout ça grâce à la technologie DDS 520! C’est pas moi qui le dit : c’est au dos du boîtier hein! Lorsqu’on y rejoue maintenant il faut vraiment prendre le coup car tous les changements de direction du personnage se font forcément à angle droit et lors des phases de plateforme la jouabilité s’en ressent fortement jusqu’à en devenir parfois exécrable. Surtout que le jeu apprécie tout particulièrement le mécanisme du si-toi-louper-saut-toi-tomber-trois-étages-sur-pics-ou-mobs-et-toi-te-retaper-dix-salles-pour-remonter… On a alors l’impression d’être soi-même un programme lancé dans une boucle infinie et on se permet d’envoyer quelques noms d’oiseau à sa console dans l’espoir de trouver la séquence d’interruption qui nous sortirait de cet enfer…Vous l’aurez compris, le graphisme, la grande force du titre, est aussi sa plus grande faiblesse.
Une question récurrente : comment tel bloc est-il situé par rapport à tel autre?
De la patience il va vous en falloir car de la difficulté il y en a. Comptez une grosse vingtaine d’heures de jeu pour en venir à bout. Outre les sauts démoniaques cités précédemment, vous aurez aussi droit à des énigmes! Voilà un aspect que j’apprécie tout particulièrement dans les jeux vidéos (Tomb Raider/Uncharted…) et qui malheureusement est de moins en moins présent. Vous croiserez notamment une crypte où vous devrez résoudre une dizaine de devinettes pour avancer. On peut se dire qu’à cette époque il ne devait pas y avoir 136 possibilités de mouvements et donc qu’il est relativement facile d’en venir à bout. Que nenni! Les développeurs se sont vraiment creusés les méninges pour vous faire chercher. D’ailleurs il y a une vraie progression tout au long du jeu, et avouons qu’une soluce n’est parfois pas du luxe (genre quand il faut se laisser tomber dans un trou à un certain endroit sans aucune indication). Pour corser encore un peu le tableau les mobs repopent à chaque fois qu’on entre dans un tableau…oui même si l’on y est déjà passé dix secondes auparavant. Maintenant imaginez vous dans un des nombreux labyrinthes du jeu, complétement pommé, vous venez de vider une pièce et pénétrez dans la suivante lorsque cette put$ù%§ d’IA vous attaque directement après le fondu noir et vous renvoie là d’où vous venez avec de nouveaux mobs tous neufs! Prévoyez au moins 2h de jeu par séance car, surtout dans les niveaux de fin, les points de sauvegarde peuvent être relativement éloignés.
Discutez vieux RPG autour de vous et les gens mentionnerons forcément Zelda ou Final Fantasy, mais combien citerons Landstalker? Pourtant ce titre est pour moi supérieur aux concurrents de l’époque…et là je vais me faire taper sur la tête… Essayez le, et même si vous trouvez que je l’encense un peu trop, vous ne serez à coup sûr pas déçus! Landstalker a inspiré de nombreux autres RPG dont le plus connu est Alundra. Certains membres de l’équipe originelle ayant participé à son élaboration.
